La Birmanie ou Myanmar est un pays d’Asie du Sud-Est continentale ayant une frontière commune avec le Bangladesh, la Chine, l’Inde, le Laos et la Thaïlande. Elle est bordée par la mer d’Andaman au sud et par le golfe du Bengale au sud-ouest, avec environ 2 000 kilomètres de côtes au total.
Le pays a connu depuis 1962 une série de dictatures militaires. De 1988 à 2011, la Birmanie a été officiellement dirigée par le Conseil d’État pour la paix et le développement. Cette junte a officiellement laissé la place en 2011 à un pouvoir civil dirigé par l’un de ses anciens membres, mais le poids de la hiérarchie militaire reste prépondérant dans les faits5. La relative libéralisation du pays qui s’est confirmée depuis a conduit l’Union européenne et les États-Unis à suspendre ou lever en avril et septembre 2012 l’embargo qu’ils imposaient au pays depuis les années 1990, exception faite des ventes d’armes.
En français, « Birmans » qualifie tous les citoyens du pays (« Burmese » en anglais), qu’ils soient Birmans ethniquement issus de l’ancien royaume de Birmanie (« Burman » en anglais) ou des territoires rattachés à celui-ci par l’occupant britannique.
La Birmanie est le plus vaste État de l’Asie du Sud-Est continentale. Il comprend une longue plaine centrale, où vit la majeure partie de la population, et sa partie la plus large ne dépasse pas 960 km. Cette plaine est bordée d’espaces montagneux, ainsi à l’ouest, la chaîne de l’Arakan.
La région de l’intérieur, qui s’ordonne autour du bassin de Mandalay où convergent Irrawaddy et Chindwin et d’où sort le Sittang, est connue sous le nom de Haute Birmanie, cœur historique du pays. La région côtière (zone alluvionnaire du delta de l’Irrawaddy et plaine du Sittang), bordée de nombreuses îles, est connue sous le nom de Basse Birmanie. Dans les régions périphériques, montagneuses, la forêt domine.
Son point le plus haut est le Hkakabo Razi, qui culmine à 5 881 m, et son point le plus bas la mer d’Andaman, avec 0 m.
L’histoire de la Birmanie est ancienne et complexe. Elle se déroule à l’intérieur des frontières actuelles du pays, mais implique aussi les peuples des États voisins, sur les territoires actuels de la République populaire de Chine, de l’Inde et du Bangladesh, du Laos et de la Thaïlande, et plus tard les puissances coloniales : Portugal, France et surtout Royaume-Uni.
Des arguments archéologiques montrent que l’Homo erectus vivait dans la région dénommée actuellement Birmanie il y a 400,000 ans. La première évidence de la présence d’ Homo sapiens est datée d’environ 11,000 avant JC, à l’ Age de pierre dans le cadre de la culture appelée Anyathian marquée par la découverte d’outils de pierre dans le centre de la Birmanie.
Les preuves de la domestication des plantes et des animaux au Néolithique et l’utilisation d’outils en pierre polies entre 10,000 et 6,000 BC ont été découvertes avec des peintures murales dans des grottes près de la ville de Taunggyi. L’ age de Bronze arriva aux alentours de 1500 BC quand les peuples de la région transformèrent le cuivre en bronze, avec la culture du riz et la domestication des volailles et du cochon; Ils furent parmi les premiers peuples du monde à le faire. L’ Age de fer commença vers 500 av.J.-C avec l’ émergence du travail du fer et l’installation de royaumes dans la partie sud constituant actuellement Mandalay.
L’occupation humaine de la région remonte donc au moins à 11 000 ans. La première civilisation connue est celle des Môns, arrivés dans la région vers le IIIe millénaire av. J.-C. Mélangeant leur culture et celle de l’Inde, ils dominent le sud du pays du VIe jusque vers le milieu du IXe siècle (culture de Dvaravati). C’est de cette époque que datent les débuts du bouddhisme en Birmanie.
La Birmanie regroupe, en sus de la majorité birmane de souche, plus de 130 minorités ethniques avec leurs langues et leurs cultures propres. Elles forment près d’un tiers de la population et occupent plus de la moitié du territoire. Sept « races nationales » sont reconnues par le gouvernement : Shans, Môns, Karens, Karenni, Chins, Kachin (Jingpo), Rakhine (Arakan). L’hétérogénéité de cette population est à l’origine des nombreux problèmes intercommunautaires qu’a connus le pays, notamment les attaques des forces de sécurité infligées aux musulmans, les Rohingya en particulier en 2012 devant un silence international. Début 2014, des forces de police birmanes sont accusées d’avoir assassiné au moins 40 Rohingyas en réponse au meurtre d’un policier le 13 janvier 2014.
La Birmanie vend gaz, électricité, bois et minerais à la Chine, la Thaïlande et la Corée du Sud, entre autres. La Chine, la Thaïlande et d’autres puissances asiatiques concurrentes y ont toutefois investi en masse pour exploiter ses ressources – pétrole, gaz, bois, minerais, pierres précieuses et hydroélectricité. Les investissements étrangers – plusieurs milliards d’euros par an – ont amoindri l’impact des sanctions économiques mais attisé les tensions dans les régions ethniques les plus abondantes en ressources. Le pays finance de vastes projets d’infrastructures, tandis que la population parvient tout juste à survivre. Pour écraser la résistance ethnique, l’armée a déplacé des milliers de villages – surtout là où se trouvent des ressources.
Malgré la persistance de violations répétées des droits de l’homme par la junte au pouvoir, la Birmanie reste une destination touristique appréciée. Le nombre annuel de touristes ne dépasse cependant jamais 200 000, en majorité des Chinois et des Japonais.
L’opposition désapprouve le tourisme (et l’aide humanitaire) sous le prétexte qu’il représente un soutien financier très important de la dictature. Les grandes structures de ce secteur, tout comme le secteur bancaire, sont détenues par la junte et ses sympathisants. Mais il reste toujours possible pour les visiteurs de voyager de manière éthique et de faire en sorte que leur argent parvienne à la population locale (petits taxis, guesthouses, restaurants locaux, petits magasins, guides locaux, trajets en voiture, etc).
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